[Musique du Mardi] : Rencontre avec Moriarty.

Cette semaine nous vous proposons de découvrir Moriarty, dont le nom comme vous l'aurez deviné est une référence au héros principal de Sur La Route, de Kerouac.


  Interview de l'Etudiant.fr :

Moriarty, sur la route du rock

 

Ils remplissent toutes les salles de concerts dans lesquelles ils passent. Moriarty est la nouvelle sensation pop-rock française, sous des allures de melting-pot culturel et musical. Rencontre avec Charles, le guitariste du groupe.

Pourquoi vous vous appelez Moriarty ?
On a cherché un nom assez longtemps, mais on n’arrivait pas à se mettre d’accord. Et on lisait tous le même livre à la même période : "Sur la route" de Jack Kérouac, dans lequel il y avait ce personnage : Dean Moriarty, qui faisait de grandes cavalcades en voiture à travers les Etats-Unis, avec les vitres ouvertes. Le personnage nous a plu sous plusieurs aspects, et on aimait la consonance. Après, en faisant des recherches, on s’est rendus compte que Moriarty avait plein de significations. C’était un hommage déjà de Jack Kerouac à Arthur Conan Doyle, où Moriarty est l’ennemi de Sherlock Holmes. En Gaélique, ça veut dire "l’homme qui vient de  la mer". C’est aussi une vieille danse américaine, ou le nom d’un professeur américain qui a fait des études sur la manipulation comportementale, et enfin c’est une ville du Mexique traversée par la route 66.

Vous êtes unis dans le groupe ?Assez… On se chamaille comme des frères et sœurs, on s’entend bien. On s’est tous adoptés.

Vous avez des origines de diverses nationalités ?
Oui. Nous avons tous été élevés en France avec un des deux parents étrangers. On a même un franco-suisso-norvégiano-vietnamo-américain !

Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Aucun lien avec nos origines diverses, bizarrement. Ça s’est fait par hasard. Tout a commencé au bac à sable il y a 30 ans. Par la suite, il y en a un qui jouait de l’harmonica et qui cherchait à se faire accompagner, il a demandé à ses potes de bac à sable.

Et les débuts musicaux, alors ?
On a commencé de manière très classique, à faire des reprises de rythm’n’blues, de rock, à la fête de la musique. On faisait très peu de concerts, mais on avait le plaisir de se retrouver deux fois par semaine dans ma cave de 9 mètres carrés. On était serrés, mais on prenait du plaisir. Et du coup, on a pris l’habitude de jouer très rapprochés les uns des autres. Et aujourd’hui, sur scène, on reproduit cette proximité. A un moment du concert, on est tous autour d’un micro, en accoustique. La personne la plus éloignée de moi est à un mètre.

En concert, les chansons sont très différentes de la version album ?
Oui, on met plus d’énergie, c’est plus vivant. Les gens pensent même parfois avoir en face d’eux un groupe qui fait des reprises de Moriarty, tant c’est différent. Ils s’attendaient à quelque chose de plus posé, plus calme, comme sur l’album. On ajoute également une dimension visuelle avec un décor : des paravents, fauteuils et autres objets dont on se sert pour la musique. On a reproduit un salon sur scène.

Vous avez été repérés par Jérôme Deschamps et Macha Makeieff (NDR : à l’origine de la troupe "Les Deschiens") ?
Notre musique a été utilisée pour la pièce d’une des filles de Deschamps, Louise. Et le soir, on jouait dans leur maison, qui était le lieu de la pièce. Il y a un type qui est venu taper du pied devant nous, il semblait apprécier la musique. Ça s’est passé plusieurs soirs de suite, et le dernier soir, il est venu nous dire "J’aime bien ce que vous faîtes, j’ai envie de vous aider". C’était Jérôme Deschamps. Il nous a ensuite présenté au directeur du label Naive.

Depuis la sortie de votre album en 2007, on parle de vous partout. Comment est né le "buzz" Moriarty ?
On a eu une bonne presse, c’est sûr, mais je ne sais pas comment est né le bouche-à-oreille. On a eu un passage à Taratata qui nous a bien aidé, aussi, comme quelques autre passages télés. On a aussi gagné des prix, comme l’ADAMI, qui nous ont permis de jouer dans des gros festivals, des grosses scènes.

D’ailleurs, cet été, vous avez multiplié les festivals ?
C’est peut-être aussi pour ça qu’on a un bon bouche-à-oreille, c’est parce qu’on joue partout… (Rires) On lance des messages dans les oreilles de toutes les régions de France ! Sérieusement, c’est vrai qu’on joue beaucoup, on a 150 dates dans l’année.

Ça vous laisse du temps pour autre chose ?
En septembre, on enregistre une musique de film qui sortira en 2009. C’est un film d’animation intitulé La véritable histoire du Chat Botté. Ensuite on reprend la tournée, jusque décembre 2008 en France. Pour tourner à l’international en 2009.

D’ailleurs la scène, c’est quelle genre d’aventure ?
On a donc créé un salon assez intimiste. Et quand on fait des grosses scènes, qu’on a beaucoup de monde, c’est un peu comme si au lieu d’inviter 4-5 personnes à dîner, tu invitais tout le quartier. Ce n’est plus un dîner, c’est une grande fête…





Moriarty - "Jimmy" par naiverecords
 

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